Forum - La Milice IV : Cinquante.
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Caporal | 07/05/10 02:31
J'avais fais l'effort d'être ponctuel, il n'était pas neuf heures le lendemain matin lorsque j'entrais dans la cour de Bombret, dont les portes étaient grandes ouvertes. J'étais en avance et contre toute attente je n'étais pas le seul, la cour était presque bondée, les manants de la cité discutaient par petits groupes, du moins les plus sobres, j'en remarquais de nombreux vautrés contre les murailles à finir de décuver. Pour que même ivres morts ils aient pris la peine de se déplacer à cette session de recrutement, c'est qu'ils espéraient fort que l'affaire en vaille la peine. Je reconnus Pierrick dans un des groupes, c'était le fils du fermier chez qui l'aubergiste s'approvisionnait en grain. J'ai fais mine de venir le saluer pour me fondre dans le groupe et juger l'humeur générale.
Et aussi pour ne pas rester seul dans mon coin.
Je me rendis vite compte que personne ne savait exactement de quoi il en retournait, et que tous avaient été invités de la même façon: un inconnu s'était présenté à eux pour leur poser deux questions, la première étant celle qu'Oswald m'avait posé, à savoir si ils savaient tenir une arme, et la seconde que je ne lui avais pas laissé le loisir de me soumettre, qui consistait à savoir si ils se sentaient assez solides pour faire règner l'ordre par le fer et d'en gagner leur vie... Cela revenait à demander s'ils étaient prêts à tuer sur commande pour quelques pièces... Dans une cité où un os à moelle jeté dans la rue aurait provoqué une émeute, pas étonnant que même les soulards se soient portés volontaires.
Oswald et ses deux camarades apparurent en prenant place sur une estrade de fortune, tous trois portaient un des tabards demandés à d'Avran pour équiper la milice. Si leur rôle était d'impressionner, c'était réussi. Tombant jusqu'aux genoux, ils étaient rouges et noirs, de motif écartelé, et arboraient sur la poitrine un profil de loup grognant brodé d'un fil gris. Le loup faisait clairement allusion à l'ancien symbole de Malbore, un majestueux loup hurlant dont une statue trônait sur la place où se tenait le marché, à l'époque où il y avait encore quelque pitance à marchander..
Levant les mains pour demander le silence, Oswald fit se réunir la foule tout autour de l'estrade, nous n'étions pas loin des trois cent âmes, ce qui semblat le satisfaire. Il prit alors la parole:
" Messieurs, je tiens avant tout à vous remercier d'être venus si nombreux, c'était inespéré. Cependant il ne nous est pas possible de tous vous incorporer en tant que miliciens, c'est pourquoi je vais vous expliquer le plus précisemment possible la mission donnée à la milice et la façon dont elle devra la remplir. Comme vous pouvez le remarquer, les portes du château sont restées ouvertes, vous pourrez ainsi quitter les lieux si, durant mon discours, vous vous rendez compte que la milice ne correspond pas à ce que vous cherchez, ou que vous n'êtes pas prêts. En effet, ce que l'on attend d'un milicien est assez particulier, et il est normal qu'un homme s'y refuse.
Je commencerais donc par le rôle de la milice, la mission que Monseigneur d'Avran nous a donné... Elle est simple... Nettoyer Malbore. Ni plus, ni moins. Et ce, par tous les moyens sensibles de nous donner des résultats. Nous devons chasser la vermine de l'enceinte de la cité, et si nécessaire l'éliminer. Vols, traffics, viols, meurtres, toute activité allant à l'encontre des lois écrites qui régissent officiellement la ville doit prendre fin dans les plus brefs délais. Ces lois officielles doivent devenir effectives. Et indiscutables.
* C'est à ce moment précis de son discours que j'ai réalisé ce qu'il était en train de faire, il parlait lois et justice devant un parterre de brigands, de voleurs et de mendiants. C'était comme leur dire qu'il les avait a l'oeil et qu'il ne comptait pas en rester là. Du regard je fis le tour de l'assemblée, tous les sourires avaient disparus des visages, de nombreuses têtes de baissaient, d'autres tentaient de se cacher dans les épaules qui les soutenaient. Les plus téméraires prenaient déjà la direction des portes pour fuir sans bruit. Mais c'était peine perdue, de son estrade, Oswald pouvait voir chaque visage, chaque mouvement, chaque fuite vers la sortie. Le bougre et ses deux compères avaient tout de même un sacré culot sur ce coup, je devais le leur reconnaître. *
Bien évidemment, les criminels que nous avons a pourchasser, à arrêter plutôt, ne sont pas tous de petites frappes, certains sont bien protégés et ont plus d'un tour dans leur sac. Mais qu'importe, Monseigneur m'a laissé carte blanche, je n'ai aucune limite d'action, que ce soit en temps, en espace, ou en manière. Je suis désormais son bras droit, celui armé du glaive de la justice, et je suis libre de frapper où je veux, quand je veux, et sans préavis. J'insiste bien sur ce fait messieurs, rien n'arrêtera la justice désormais, et sûrement pas les pots-de-vin, aussi gras soient-ils.
* C'était là un message ouvertement destiné aux larbins que la pègre avait sûrement envoyés pour en savoir plus sur la situation et sur ce qui l'attendait. *
Maintenant messieurs, je vais vous parler du milicien... Ce que j'attend de mes miliciens, c'est avant tout un dévouement sans faille. Je suis le bras armé de Monseigneur, les miliciens sont son arme. Pour cette raison, mes ordres seront indiscutables, et bien que le milicien soit celui qui fait règner l'ordre, tout ne lui est pas permis. J'ai carte blanche, mais pas mes hommes. Il faudra donc que le milicien se montre dévoué, mais aussi réfléchit, il ne devra jamais sortir de la ligne de conduite qui lui sera indiquée, j'ai bien dis jamais. Il ne devra pas oublier de me rendre compte de tout ce qui sera sensible de constituer une information. Je vous vois dubitatifs pour certains, vous vous dites que ce sont des pantins que je cherche, et c'est un peu cela en effet, mais ce n'est pas moi qui leur donnerai vie, ce sera la justice. Bien évidemment toute idée de fonder une famille est à proscrire, les seuls liens que le milicien peut avoir vont vers la milice. Pour ce faire, tous les miliciens vivront ici-même, à Bombret.
Je veux donc des hommes sans failles, droits, sûr d'eux, conscients que leur rôle est primordial, que la sécurité des citoyens passe avant la leur, car c'est sur la milice que se bâtira la
malbore de demain.
* J'évite volontairement de retranscrire son discours dans son intégralité, tout d'abord parce-que les années passant, ma mémoire me fait défaut, mais surtout parce-que à partir de là il n'a cessé de rabacher le même refrain durant plus de deux heures. Nous harcelant avec son modèle d'intégrité et de droiture, son idée du bon milicien. Et pendant ces deux heures, la cour se vida petit à petit, par petits groupes. Lorsque nous ne fûmes plus qu'une cinquantaine, il tut son discours et fit un signe de tête à Brek et Brodaf qui descendirent aussitôt de l'estrade et fermèrent non sans difficulté les portes de l'entrée. J'ai cru sur le moment qu'il était bien decidé à ce que nous autres, les derniers présents, subissions son discours jusqu'à son terme, mais il en fut tout autrement. *
Bien, messieurs, nous voici enfin en petit comité, rassurez-vous vous n'avez pas enduré tout ça inutilement, je voulais simplement écrèmer la masse que vous étiez et ne garder que les plus fiables, ceux qui sont prêts à endurer un discours si ennuyeux ont forcemment une certaine soif de justice... Ou alors se sont endormis.
* De petits rires timides s'échappèrent du groupe, ce qui le fit sourire et détendit tout le monde. *
Je suis notamment heureux de voir encore parmis vous certaines têtes qu'il m'était cher de compter dans les rangs de la milice. Sachez messieurs que le discours auquel vous avez eu droit ne reflète pas avec exactitude ce que sera la milice... Oui, nous combattrons le crime, mais non nous serons pas des héros, nous ne serons rien de plus que des mercenaires à la solde de Monseigneur, violant nous mêmes les lois pour mieux les faire respecter si nécessaire... Insufler la peur dans les rangs adverses, c'est une stratégie militaire qui a souvent été payante, et c'est à peu de choses près celle que nous adopterons. Beaucoup de contraintes, je ne vous le cache pas, mais nous avons beaucoup à gagner, premièrement le gîte, le couvert et la paie, mais surtout, tant que vivra la milice et que nous la serviront, alors nous aurons nos places dans cette société, celle de gardes-fous.
Sur ce messieurs, je vous annonce que vous êtes tous engagés pour une semaine, semaine pendant laquelle nous allons tous vivre reclus ici même, à Bombret. Il y a déjà suffisemment de vivres en stock pour cela, nous avons même la chance d'avoir un puit à disposition. Durant cette période nous finirons quelques travaux de rénovation et nous apprendrons surtout à nous connaître, car bien plus qu'un groupuscule armé, la milice se doit d'être une fratrie. Au terme de la semaine nous vous recevrons un par un et nous vous confirmerons votre droit de porter ce tabard, ou nous vous le retirerons... Car vous vous en rendrez compte dans quelques temps, ce tabard, nous ne pouvons nous permettre de le confier à n'importe-qui.
La scéance est levée messieurs, regagnez vos abris ceux qui en ont, les autres peuvent dormir ici, ce château est le votre jusqu'à nouvel ordre. Tâchons de nous retrouver demain matin, à neuf heures encore, afin de débuter cette fameuse semaine."
Sur ces mots, Brek, Brodaf et lui-même quittèrent la cour pour disparaître dans le donjon, et je quittais Bombret en compagnie de Pierrick, que j'aurais cru partit depuis longtemps tandis que la plupart de ceux qui devaient être nos futurs compagnons miliciens restaient dans la cour, faute d'endroit où aller.
Sanaga | 10/05/10 13:50
J'en redemande.
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De Legier Vovlloir Longve Repentance.
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