Forum - La Milice III : Rendez-vous
Index des forums > Rôle Play > La Milice III : Rendez-vous
Caporal | 04/05/10 17:22
Et du jour au lendemain l'Atelier fut pris d'une agitation fièvreuse. Ainsi était surnommé le quartier qui abritait la majeure partie de l'artisanat. La nouvelle du seigneur vidant ses caisses pour armer des hommes et rebâtir un château en ruine donna aux affabulateurs du grain à moudre. La rumeur selon laquelle le seigneur levait une armée pour faire plier les duchés voisins s'est répandue comme une trainée de poudre et tous se plaisaient a la colporter. Ce a quoi personne ne réfléchi cependant, c'est au fait que la cité n'avait plus de réelle armée depuis des lustres, et que ce n'est pas avec une centaine d'épées et autant de matraques que l'on fait conquiert de nouvelles terres. Quand à Bombret, le chateau qui était en rénovation, comme personne n'avait d'explications à ce sujet, tous le virent comme un détail.
Bombret justement, c'était autrefois le palais du seigneur local, avant qu'un des ancêtres de Romain d'Avran ne prenne la cité au terme d'un siège acharné. Pour que sa victoire soit totale et symboliser son avènement, le d'Avran de l'époque avait ordonné l'abandon total de Bombret, refusant de le raser afin de ne pas rendre amer les villageois alentours pour qui il demeurerait un symbôle quelques temps encore; un immense palais fut donc bâti non loin, il servait encore de résidence aux souverains. Les limites de la cité étant repoussées génération après génération, Bombret n'en était plus le coeur et parraissait aujourd'hui tel un castel bourgeois abandonné au sommet d'une petite colline. Mais un bien beau castel tout de même, consitué d'un bas mais large donjon aux nombreuses dépendances atenantes encerclant une vaste cour, le tout couronné de remparts soutenant un chemin de ronde. Le seul accés connu au château étant une entrée en voute barrée de deux lourdes portes.
Mais Bombret, ce n'était plus ça... Le Bombret de l'époque avait davantage l'air d'un tas de pierres que d'un fortin. Le donjon s'était a moitié écroulé, les toitures avaient disparu, ainsi que les deux portes de l'entrée. Les ronces et les mauvaises herbes en avaient fait leur sanctuaire, ainsi que les rongeurs et les serpents. Et de nombreuses familles s'y étaient installées, faute d'autre endroit disponible.
Alors les travaux commencèrent. Il fallut tout d'abord chasser les résidents, les renvoyer à la rue, puis nettoyer, rebâtir les murs écroulés, renforcer les fissurés, poser de nouvelles toitures, rénover le chemin de ronde, remplacer les portes de l'entrée et enfin déboucher le puit; aprés quoi les équipements demandés par Oswald au seigneur y furent entreposés et gardés. Le tout dura quelques mois, les travaux effectués étaient grossiers mais solides, il n'en fallait pas davantage. Le donjon ayant perdu ses deux étages supérieurs, il donnait à l'ensemble une impression de masse, rendant Bombret trappu et résistant. Une cérémonie eu lieu, lors de laquelle un émissaire de Romain d'Avran parla en son nom pour annoncer à la populasse la création de la milice et pour remettre officiellement à Oswald la clé de Bombret avec son titre officiel de Commandant de la Milice. Les curieux qui s'étaient présentés à la cérémonie déchantèrent lorsqu'ils comprirent qu'une nouvelle autorité venait de prendre place, si bien que peu à peu la foule s'étiola et le cérémoniel en devint ridicule.
Le soir même, Oswald me retrouva a l'écurie de l'auberge :
" Je t'ai vu a la cérémonie ce matin, ça tombe bien j'aurais moins de choses à t'apprendre ainsi.
- Une cérémonie ? Ah ! Vous parlez du spectacle de rue... C'était bien une cérémonie alors ? J'ai un instant cru que vous preniez part au numéro de troubadours...
Il releva le sarcasme de mes propos.
- Tu peux en rire, le ridicule de la situation ne m'a pas échappé, mais c'est d'Avran qui a tenu à ce que les formes y soient.
- Au diable les formes, c'est le fond qui compte.
- Je suis tout à fait d'accord avec toi, et c'est pour ça que je viens te voir, mais j'ai quelques questions à te poser avant.
- Faites.
- Sais-tu tenir une arme?
Le regard que je lui lançais en disait long, il connaissait mon passé militaire.
- Pas la peine de me foudroyer du regard, cette question fait partie du processus de recrutement décidé pour la milice, processus que Brek et Brodaf sont eux-même tenus de suivre à la lettre. Je dois m'y plier aussi.
Je bouillonnais.
- Alors c'est ça ? Vous voulez me faire entrer dans votre foutue milice ? Vous me voyez sérieusement dans le rôle de l'écervelé qui cogne parce-qu'on lui dit de cogner ? J'ai connu cet univers, ou un s'approchant, et je l'ai quitté, ce n'est pas pour rien.
- Ce ne sera pas ça la milice.
- C'est l'image que vous vous évertuez à en donner !
- C'est celle que d'Avran doit avoir ! Celle de butors à mes ordres, et moi-même aux siens ! Et ce uniquement pour qu'il me laisse la bride sur le cou et que la milice puisse faire ses affaires.
- Et quelles affaires ? La levée d'impôts plus lourds encore ?
- Reprendre Malbore a la truande, ni plus ni moins. Ouvre grandes tes oreilles larbin, ce que tu vas entendre n'est su que par trois personnes, moi et mes compères. Nous n'avons que foutre de d'Arman et avons désormais la possibilité de le manipuler à notre guise. Ceux sur qui il se reposent ne font rien, nous, au contraire, auront rapidement des résultats. Trés vite il ne les écoutera plus et se reposera sur moi et uniquement sur moi car je serais le seul à pouvoir être son oeil et son bras dans les rues, il me fera confiance car il n'en aura plus le choix. Il aura rapidement la corde au cou, se sera soit une cité pourrie sans la milice, soit une cité propre avec la milice. Son choix ne fait aucun doute.
- C'est de la machination...
- Ni plus ni moins. mais cela ramènera la paix dans les murs.
- Vous vous foutez de la paix de Malbore. Vous avez un autre objectif, lequel ?
- Ca, il est trop tôt pour le dire, notre objectif principal est la création de la milice, sa mise en place. A partir de là de nouvelles possibilités s'offriront à nous. Mais tu dois faire ton choix. Etre avec nous, rejoindre une fratrie dans laquelle tu seras nourri, logé et payé, où tu auras toujours une épaule sur laquelle t'appuyer en cas de coup dur, ou être contre nous et continuer ta petite vie de merde.
- Vous êtes fou...
Alors que je reculais, il me saisit fermement par les épaules.
- Bordel mais réagis ! Cela n'a rien de fou, je suis au centre de toute cette affaire parce-que je suis le plus apte à servir de porte-parole, de tête de proue, mais je ne décide rien, tout se fait à trois, Brodaf et Brek pèsent autant que moi dans la balance des décisions, seulement la communication n'est pas leur force, tu les as cottoyé, tu les as vu, Brek est un homme d'action, charmant et plein d'humour mais c'est un impulsif et Brodaf est extrêmement réfléchi dans tous ses faits et gestes, c'est un tacticien de génie. Mon rôle est de parler en leur nom et parfois d'amener un peu de raison dans leurs décisions. C'est ainsi que nous fonctionnons depuis que nous nous connaissons.
- Mais qu'est-ce que j'ai a voir là-dedans moi !?
- Tu nous plais, Nous te voulons dans les rangs de la milice, ce sont des hommes de ta trampe qu'il nous faut en priorité, pas des butors, des hommes posés, raisonnés, mais capables de défendre un idéal, une cause, l'arme a la main si besoin est, et surtout capables de tout pour atteindre leur objectif.
Ne me regardes pas comme ça, je sais que tu es de ces hommes, sans quoi cette conversation n'aurait jamais eu lieu.
Je parvenais enfin à ma dérober à sa poigne de fer.
- Et maintenant vous me flattez...
- Par contre tu es plus têtu qu'un mulet et ça commence à m'irriter. Prends donc ton recul habituel er réfléchis bien aux circonstances et à ma proposition durant la nuit. Suivant le cas présentes-toi à Bombret demain matin sur les neuf heures, nous y tenons notre premier recrutement massif et tu y as ta place. Ne te soucis pas de ton patron, je lui ai déjà glissé assez de pièces pour qu'il te laisse ta journée sans trop ruminer. A demain.
Il sortit sur ces mots sans même s'inquièter d'une réponse que j'aurais pu lui formuler.
Ce soir là j'ai gagné ma couche la tête pleine de questions sans réponses.
Celimbrimbor | 04/05/10 18:06
En recul par rapport aux précédents textes, à mon humble avis.
Et les dialogues saillent toujours autant, dans le mauvais sens.
Bonne continuation.
Participez au projet d'anniversaire des 10 ans de Daifen : [Lien HTTP] !!
La Demeure Franche : [Lien HTTP]
Hercule Bellebarbe | 04/05/10 19:31
Ce récit, comme beaucoup d'autres entendus en ces lieux, me font visiter un monde étrange, inconnu et mystérieux.
Je remercie tous les orateurs qui se creusent ainsi la cervelle et je leur souhaite de s'améliorer et surtout de persévérer. Un jour viendra peut-être où leurs contes seront appréciés des plus fins connaisseurs.
