Forum - La Milice II : Là où tout commence.
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Caporal | 02/05/10 11:08
Oswald Dratev et ses deux comparses restèrent une quinzaine de jours à l'auberge, quinze jours durant lesquels ils passèrent leur temps à visiter la cité. Non pas les monuments ni le quartier bourgeois, mais les bas-fonds et les quartiers les plus peuplés, faisant fi du danger ils prenaient le temps de visiter chaque recoin, même les plus sombres. Les derniers jours ils me demandèrent de me joindre à eux pour le repas du soir, pour que je leur parle de la ville et de son fonctionnement. J'ai eu beau leur dire que d'autres, plus anciens en ses murs, le feraient bien mieux, mais Oswald m'expliqua que les gens qu'ils avaient rencontrés n'avaient pas le recul nécessaire, lui et ses compagnons appréciaient mon détachement et ma franchise lorsque je leur parlait de Malbore.
C'est au cours du premier de ces repas que le second humain et le nain se présentèrent enfin à moi, ils ne m'avaient jamais adressés la parole jusque là. Le nain se présenta sous le noms de Brodaf Timbor, il n'était guère bavard et donnait de lui une image froide et distante. L'humain quand à lui, qui se présenta sous le nom de Brek, me serra la main avec un large sourire, il était agréable et avenant et riait de bon coeur.
Un soir, à la fin du repas, Oswald m'annonçat qu'ils allaient quitter l'auberge, s'installer ailleurs, et qu'il espérait que je les rejoigne bientôt. L'idée me plaisait, je trouvais leur compagnie agréable, même Brodaf se déridait avec le temps; mais alors que je commençais à expliquer qu'il me fallait me faire un peu d'argent avant de quitter Malbore, Oswald me coupa net.
" Attends Caporal, rien n'est encore fait, et il n'est pas même question de quitter Malbore. Nous avons des dispositions à prendre avant, des gens à voir, et des démarches à mettre en oeuvre. Ce qui est sûr, c'est qu'en temps voulu, je viendrais ici même te chercher, et que tu auras un choix à faire, rester ici au cul de chevaux qui ne t'appartiennent même pas, ou t'engager dans l'inconnu...
Par deux fois déjà j'avais fuis vers l'inconnu, en fugant du monastère puis en désertant des troupes du Duc de Biran... Jamais deux sans trois parrait-il, ma décision fut rapidement prise, j'allais attendre impatiemment qu'il revienne me chercher.
Et durant les quelques jours de mon attente, Oswald et ses comparses mirent a exécution le plan qu'ils préparaient depuis leur arrivée dans la cité. Mais la première étape serait la plus compliquée, convaincre le seigneur de Malbore lui-même, sa seigneurie Romain d'Avran, un homme né seigneur qui avait passé sa vie à se vautrer dans le confort de son palais et n'ayant aucune expérience de ce qui se trouvait de l'autre côté de ses murs, délégant toute décision à ses subordonnés, ce qui avait d'ailleurs conduit la cité là où elle en était.
Le convaincre n'allait pas être chose facile, mais par son culot Oswald y parvint. Voici l'entretien tel qu'il m'a été narré par Brodaf bien des années plus tard.
" Monseigneur, nous vous saluons, permettez-moi de nous présenter, voici à ma gauche le sire Brek et à ma droite le sire Brodaf Timbor, je suis Oswald Dratev et mes compagnons me laissent parler en leurs noms durant tout le temps que vous aurez la bonté de nous accorder.
- Bonjour messieurs, on m'a rapporté que vous aviez fait tout votre possible pour obtenir cet entretien... Que puis-je pour vous ?
- Monseigneur, avec tout le respect que nous avons pour vous, il se trouve en fait que c'est nous qui pouvons quelque-chose pour vous.
- Veuillez vous expliquer.
- Nous venons vous proposer de nettoyer votre charmante cité, nous avons la possibilité, avec votre inestimable aide, de faire règner l'ordre dans les rues de Malbore.
- Prétendriez-vous que ma cité est désordonnée ?
- Monseigneur, nous ne doutons pas du fait que vos obligations vous retiennent en votre palais, et que de ce fait, il ne vous est pas possible de sortir constater par vous-même l'état de la cité, mais croyez-nous, actuellement, c'est un vrai nid de guèpes. A chaque coin de rue un gentilhomme prend le risque de se faire agresser par un vilain.
- Allons, mes rues ne sont pas à ce point dangereuses, on m'en aurait avertit.
- Je crois Monseigneur que vos délégués vous savent trop occupé pour venir vous ennuyé avec des questions qui ne sont pas primordiales, mais les faits sont là, Malbore est de plus en plus dangereuse et mal famée, ce qui deviendra sous peu votre principal problème... A moins que vous ne nous laissiez nous en occuper.
- En quoi est-ce un problème au juste ? Cela concerne les vilaines gens, le petit peuple. Ils sont ainsi. C'est scientifique.
- Tout à fait Monseigneur, seulement les choses prenant de l'ampleur, cette insécurité s'étend à travers les quartiers, et de plus en plus de bonnes gens fuient la cité à la recherche d'un endroit sûr où s'installer et reprendre leur activité.
- Et bien grand bien leur en fasse, ils seront en sécurité ainsi !
- Mais Monseigneur, ce sont ces mêmes bonnes gens qui sont la richesse financière de la cité, et donc la votre, ce sont eux qui paient vos impôts, qui vous soutiennent, qui investissent... Si ils partent, l'argent les suivra...
- ... C'est juste... Je ne peux courir le risque de voir Malbore être ruinée. Mais ma garde est là pour ça, faire règner l'ordre est son rôle.
- Rôle que vos hommes ont oubliés depuis bien longtemps je le crains, votre garde a été noyée par la vilainie, la plupart de vos officiers sont corrompus, nous sommes attristés de devoir vous l'apprendre de la sorte, mais il est urgent de réagir Monseigneur.
- ... Avez-vous bien étudié la situation ? Les causes, les tenants, les aboutisants...?
- Oui sire, nous nous y consacrons depuis plusieurs jours. Le fait est que Malbore est surpeuplée, il n'y a pas assez de nourriture, de logements, de travail pour la masse considérable de ses habitants, les gens vivent et meurent dans les rues, la crasse s'ammoncèle, les maladies se répandent. La pauvreté pousse les gens à chercher de l'argent par des moyens moins honorables que le travail, le marché noir s'est développé, les hommes de main se multiplient, et la pègre s'est fermement installée dans les bas quartiers, d'où elle commande tout son réseau.
- C'est horrible... Est-ce bien de ma cité dont vous parlez ?
- Malheureusement oui Monseigneur. Il est logique que votre garde, avec le peu de moyen dont elle disposait, se soit retrouvée submergée...
- Et quelles seraient les solutions selon vous ?
- Faire règner l'ordre d'une main de fer, rendre la justice expéditive mais efficace, et toujours à la vue de tous, que chaque malfrat sache ce qui l'attend s'il viole une loi. Il serait également bon d'établir de solides réseaux de renseignements afin d'infiltrer la pègre et touts les autres groupuscules qui se jouent de votre autorité. Cette cité est devenue une zone de non-droit, les coupables doivent payer. Tous ! Quand ils verront nos méthodes, les chefs de la pègre eux-mêmes décideront de quitter la cité.
- Il faudrait donc réformer ma garde ?
- Oubliez votre garde Monseigneur, elle est trop gravement vérolée, ils se joueraient de vous. Nous vous proposons de former une milice chargée de faire règner l'ordre, en faisant couler le sang si nécessaire, et en matant les rebellions. En nous laissant officiellement quartier libre, nos actions ne terniraient pas votre image, mais bien entendu vous serez tenu au courant de tout si vous le désirez, en temps et en heure.
- Et qu'est-ce qui me dit que vous êtes dignes de confiance ? Que cela ne se retournera pas contre moi ?
- Monseigneur, s'il s'était s'agit de fomenter une quelconque action contre vous, nous n'aurions pas eu la bêtise de venir vous en informer. Qui plus est, la milice ne se constituera que d'hommes piochés à même la rue, capables de tenir une arme et assez rustre pour s'en prendre à leurs anciens partenaires... Pensez-vous vraiment que c'est en commandant une telle bande de primates que l'on renverse une seigneurie ? Je ne vous cacherais pas que nous avons nous même à gagner dans cette histoire, mais c'est un jeu qui en vaut la chandelle. Malbore retrouvera vite son calme, attirera à nouveau les bonnes gens, et vous en serez grandement remercié par vos sujets.
- Soit... Et qu'attendez-vous de moi au juste ?
- Principalement, une aide financière, et quelque-peu matérielle également...
- Développez...
- Tout d'abord il nous faut une caserne, il y a une vieille demeure dans vos remparts, le Chateau Bombret, il est insalubre mais y faire faire quelques travaux ferait sortir les artisants de leur torpeur. Il faut aussi équiper les hommes, une matraque et une épée suffiront pour l'armement, nul besoin d'armures pour faire face à des brigands. Là aussi les forgerons de la cité seront ravis de reprendre le travail. Et afin que les hommes de la milice soit facilement identifiables, nous suggérons la créations d'un tabard qu'ils auront obligation de porter durant chacune de leurs sorties, les tisserand se feront une joie d'une telle commande. Bien évidemment, tout cela a un coût, mais cet argent sera, via les artisans, directement injecter dans le train économique de la cité. Cela crééra un renouveau financier qui, conjugué avec l'apparition de la milice ne fera qu'en amplifier les conséquences.
- Bien... Et concernant vos besoins financiers ?
- Nous ne pouvons demander à Monseigneur de pourvoir à la paie de chaque membre de la milice. Nous avons étudié plusieurs cas de figure, et le plus avantageux pour vous et vos caisses serait de renoncer à une partie de votre impôt, et de nous laisser lever cette partie là pour notre propre compte. Le fait que nous puissions lever cet impôt en nature soulagera également vos sujets. Mais ce ne sera pas suffisant, il serait bon que Monseigneur octroie une paie régulière et globale a la milice.
- Cela fait beaucoup tout de même.
- Certes Monseigneur, nous en avons conscience, c'est pourquoi nous vous suggérons d'abandonner votre garde et de nous verser la paie qui leur était destinée. Ainsi cela ne changerait rien à vos comptes, hormis les frais des biens matériels et la part d'impôt à laqulle vous renonceriez.
- Et mettre ma garde à la rue ? Mais que deviendraient mes hommes ?
- Disons que la plupart auront largement de quoi vivre avec le petit marché noir qu'ils ont installé, jusqu'à ce qu'on leur tombe dessus, et les rares honnêtes auront toujours la possibilité de rejoindre la milice. C'est un sacrifice que nous vous proposons, nous en avons conscience, mais si vous ne voulez pas voir votre cité sombrer dans le chaos, c'est le mieux à faire...
- ... Vous dites vrai... Mais de telles décisions ne se prennent pas à la légère. Je dois y réfléchir avec mes conseillers. Vous serez convoqués sous peu. Vous pouvez disposer.
- Merci pour votre écoute Monseigneur.
Une semaine plus tard, trois incendies criminels se déclarèrent dans des entrepots, il n'y eu que peu de victimes, mais suite à ces incendies il y eu une vague d'assassinats violents, certains ayant eu lieu de jour, en pleine rue. Les entrepots détruits appartenant à la pègre locale, la rumeur comme quoi les assassinats n'étaient que des représailles entre trafiquandts s'est vite répandue.
Le Seigneur d'Avran convoqua d'urgence Oswald et ses comparses pour leur annoncer qu'il accédait à toutes leurs requêtes mais qu'il gardait toutefois une partie de sa garde comme garde rapprochée, il voulait également être tenue au courant en temps voulu de chaque évènement concernant la milice.
D'Avran s'était montré aux trois compères sous un jour que les habitants de Malbore ne lui connaissaient pas, soucieux de sa sécurité, affolé à l'idée que la cité échappe au contrôle qu'il croyait avoir sur elle et surtout particulièrement influençable et naïf. Ils comprenaient mieux pourquoi la cité était si vite devenue le cloaque qu'elle est aujourd'hui. Il leur fallait maintenant la nettoyer.
Ils ne regrettaient pas en tout cas d'avoir pris le risque de déclencher ces incendies.
Edité par Caporal le 02/05/10 à 11:30
Celimbrimbor | 02/05/10 12:46
Dommage que les dialogues pêchent tant.
De même que cela est très expéditif d'une certaine manière.
Sinon, c'est du tout bon.
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Sanaga | 03/05/10 16:21
Quand la Basse Malbore s'étouffe, la Malbore Haut fume.
La porte, c'est bien la deuxième à droite ? 
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De Legier Vovlloir Longve Repentance.
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