Forum - La Milice I : Caporal
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Caporal | 30/04/10 16:46
Il est temps pour moi de mettre par écrit l'histoire de la Milice.
Combien d'années passées en son sein, je ne saurais le dire, combien de plans machiavéliques, d'autres foireux, de batailles, de carnages? Je ne le sais pas davantage, mais là n'est pas l'important, au diable les nombres, ils ne reflètent rien. Si je ne devais en retenir qu'un, ce serait le zéro, celui des guerres que nous avons perdues.
Une bataille n'est pas une guerre, nous avons été défais lors de batailles, mais jamais lors de guerres, de quelle ampleur qu'elle soit, et ce uniquement grâce à notre folie.
Mais je vais commencer par me présenter, succinctement, afin que ma position et mes égarements sur certains évènements, certaines décisions, soient compris et pardonnés par un éventuel lectorat.
Je me nomme à l'origine Garret, ce nom n'est plus, "Caporal" à pris sa place depuis longtemps. Abandonné nourrisson, j'ai été élevé au sein du monastère de Clogias, où les moines m'apprirent à lire et à écrire, me destinant à devenir copiste, comme eux. Alors j'ai lu et appris, mais malgré l'endoctrinement de la religion et parce-que j'ai toujours pris beaucoup de recul par rapport aux choses, j'ai vite su me forger ma propre opinion, et à faire fi des ordres établis par d'autres.
A seize ans j'ai fugué du monastère, airé quelques semaines dans les campagnes, vivant de racines et de quelques denrées volées aux fermes qui se trouvaient sur ma route, route sans tracé, que je suivais a l'instinct.
Je suis arrivé aux portes de Birance, chef-lieu du duché du Duc de Biran. Les gardes me voyant arriver comprirent qu'ils avaient affaire à un jeune vagabond, et les forces du Duc manquait cruellement d'effectifs à l'époque déjà... C'est ainsi que j'ai rejoint cette armée.
J'ai eu la chance de tomber sous les ordres d'un sergent honnête qui m'a traité à l'égal de ses hommes et non pas comme un gamin destiné aux basses besognes. J'ai appris à manier les différentes armes en dotation, ainsi que d'autres, moins communes, qui peuvent toutefois être trouvées sur le champ de bataille et permettre de rester en vie. Lorsqu'il apprit que je savais lire et écrire, chose rare à Birance et encore plus dans les effectifs militaires, il me prit sous son aile, me faisant étudier des traités de stratégie, d'armement et de commandement. Sous sa carapace d'homme bourru je découvris un érudit qui trouvait dans la vie militaire l'adrénaline qu'il ne trouverait pas dans les universités que de toute façon il n'aurait jamais pu intégrer, faute de rang et de moyens.
Quatre ans plus tard il m'avait fait gravir quelques échelons et m'avait fait nommer caporal. Ce n'était pas réellement un grade, plutôt une distinction, manière de dire à ses hommes que j'étais différent et sous sa protection. Ne cherchant pas à profiter de ce privilège somme toute minime, je ne changeai rien à mes habitudes et continuais à me comporter en banal soldat, de ce fait mon titre fut plutôt bien accueilli par mes compagnons, même plus anciens.
Le Duc de Biran, ayant accedé au titre dix ans plus tôt par héritage direct de son oncle et croyant que de part sa position tout lui était dû, avait réussi à retourner contre lui tous les alliés que son prédécesseur avait eu tant de mal à trouver, ce qui avait conduit le duché à une guerre à un contre cinq où il s'émiettait village après village. Nous menant finalement à ce qui devait être la grande bataille finale, "celle de l'Honneur" comme nous avait dit le Duc en personne. Mais son honneur nous envoyant au suicide, j'ai réalisé être dans le mauvais camp...
J'ai déserté.
Non par peur de mourir, mais par dégoût d'un homme qui place son honneur, qu'il a déjà lui-même sali à de nombreuses reprises, au-dessus de la vie de centaines d'hommes qui le servent depuis dix ans. Je n'ai pas vu un Duc mais un tyran mégalomane et inconscient.
Pour la seconde fois de ma vie, à à peine plus de vingt ans, je me retrouve donc vagabond, avec tout juste quelques sous en poche. Mais avec cette fois-ci une destination, Malbore, capitale cosmopolite vers laquelle migraient tous les déracinés en quête d'une vie meilleure. Grande fut ma déception en arrivant, la cité que l'on disait radieuse, celle de la réussite certaine, se trouvait en fait être surpeuplée à un point alarmant, des familles entières à la rue, les rares propriétaires louant à des prix exorbitants chaque mètre carré de leur demeure, même quelques marches d'escaliers devenaient un lieu de vie. Le travail aussi manquait, les gens ne faisaient rien, ne pouvaient rien faire, et n'avaient pas un sous, la criminalité y était monnaie courante quelle que soit son ampleur, de ceux qui volaient pour se nourir, à ceux qui offraient leurs talents d'assassins pour quelques pièces, en passant par ceux qui prostituaient leur propre femme pour les mêmes quelques pièces. Et une pègre locale s'était installée dans les bas-quartiers et organisait plus ou moins l'ensemble, ainsi que le marché noir.
Au bout de deux jours, j'ai joué de chance, un aubergiste à accepté de m'engager, notre contrat était simple, je m'occupais des bêtes de ses clients et travaillais pour lui à certaines tâches, en échange de quoi je recevais 2 repas par jour et l'autorisation de dormir dans l'écurie. L'homme n'était pas mauvais, sa femme cuisinait bien... Même dans ma condition d'esclave, j'avais bien plus que bon nombre d'habitants de la cité.
Quelques mois plus tard, quatre hommes vinrent à l'auberge et me laissèrent leurs monture. Ils étaient habillés simplement, mais dans des tissus de qualité. Le petit groupe était consittué de deux humains, et d'un nain, visiblement fatigués de leur voyage. Je les saluais lorsqu'ils entrèrent dans l'écurie.
" Bonjour messieurs, bienvenus à Malbore. Laissez-moi vos montures, je vais m'en occuper.
Tandis que les deux autres me rendirent mon salut et me remercièrent d'un signe de tête, le plus agé des humains me répondit.
- Bonjour à vous, charmante bourgade que vous avez là...
- Monsieur ne manque pas d'humour, vous et vos amis avez mis les pieds dans un nid de vipères, gardez vos bourses au plus près, la moitié de la ville vous tuerait pour vos habits.
- A ce point ? Personne ne fait règner l'ordre ?
- Pas à ma connaissance, et sûrement pas les gardes, la pègre les a corrompus jusqu'à leurs officiers, et ceux d'au-dessus se prélassent dans leur confort en évitant de regarder vers le bas. C'est du moins ce qui se dit.
- Sale ambiance donc...Vous êtes le fils de l'aubergiste ?
- Non non, je suis juste un étranger à qui il offre gîte et couvert contre quelque labeur.
- Nulle paie ?
- Quelques pièces de temps en temps, ce qu'il faut pour me faire penser qu'il n'est pas avare, mais pas assez pour me permettre de repartir à l'aventure.
- Une condition proche de celle de l'esclave...
- Je préfère ce type d'esclavage, ventre plein et tête abritée, à la liberté que je vois dans la rue, celle de creuver de faim ou de maladie.
Les traits de l'homme, durs, laissèrent place à un fin sourire. Il retira un gant et me tendit sa main nue.
- Je suis Oswald Dratev, juste de passage à l'origine, mais quelque-chose me dit que moi et mes amis allons finalement nous attarder. A qui ai-je l'honneur ?
Je lui serrai la main en lui rendant son sourire.
- On m'appelle Caporal, et dès que j'en aurais l'opportunité je quitterai cette ville maudite.
- Caporal ? Vous avez été dans une force armée ?
- J'ai servi dans l'armée du Duc de Biran.
- Je croyais que son armée avait été écrasée, Birance détruite et ses habitants massacrés.
- C'est le cas, j'ai quitté les sas rangs juste avant cette bataille, c'est l'ego démesuré du Duc qui est à l'origine de tous ces morts...
- Je vois... Il me faut rejoindre mes amis désormais, mais nous nous reverrons bientôt "Caporal".
- Ce sera un honneur sire Dratev.
Cette rencontre marqua le début d'un grand changement, et pas seulement pour ma petite personne...
Larme De Fée | 30/04/10 16:58
Voilà un beau récit! Vivement la suite!
*Malgré le risque de trahison, je choisis d'aimer. Malgré les échecs et le désespoir, je choisis de garder courage.*
(David Farland, Les Seigneurs des Runes)
Charengo | 30/04/10 20:46
Captivant. Des aventures en perspective qui s'annoncent palpitantes. 
Celimbrimbor | 30/04/10 21:02
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