Forum - [Raceodhil] : C'est parti !

Ingold | 29/04/10 14:13

Cela fait maintenant quelques lunes qu'Ingold attendait le départ pour Raceodhil.

Il profitait du calme retrouvé sur Jolicollantdhil pour se reposer, pour se ressourcer dans les grandes forêts du continent elfe et pour réfléchir sereinement à la stratégie à adopter. Le temps de la liesse et des réjouissances laissa vite la place à celui des conseils militaires et des passages en revues. Les stratèges et les économistes furent maintes fois consultés afin de trouver l'équilibre parfait, l'harmonie entre l'entrainement d'une armée et la construction de la base des futures cités.

Ingold déplorait toutefois les limites fixées par la tradition : n'emporter que quelques tentes, limiter la garde robe, laisser derrière soi les chevaux, les oiseaux et toutes les autres créatures qu'il avait appris à connaître aux alentours de sa demeure. Partir ainsi avec une maigre escorte et quelques serviteurs, tout abandonner pour tout reconstruire, sans doute le plus grand défi.

Et enfin, un jour, pointèrent à l'horizon les voiles du vaisseau qui les conduiraient vers Raceodhil. Ce continent tant espéré, cette île qui promet gloire et renommée à ceux qui y survivent. Et surtout le privilège de se battre pour toute une civilisation, soutenu par tout un peuple, afin de prouver au monde entier et à tous les dieux que les Elfes sont et resteront un peuple fort, juste mais sans pitié, une race magnifique.

L'heure est venue de mettre les théories en pratique, de vérifier si les calculs les plus complexes peuvent donner le change à la réalité d'un continent sauvage, laissé aux mains des orcs depuis plus de 200 Lunes. L'heure enfin de savoir si Dame Fortune nous sourira encore et si nous pourrons écrire notre histoire à travers lunes à venir.

Après avoir vérifié une dernière fois ses malles et prévenu ses frères d'armes, Ingold se dirigea d'un pas décidé vers l'embarcadère, observa une dernière fois cette terre qui vit ses premiers exploits et s'engagea sur le ponton.

Edité par Ingold le 29/04/10 à 14:14

Ingold | 29/04/10 17:13

Je ne dit pas que les orcs sont sauvages mais je pense que j'aurais du mal au début à me lier d'amitié avec des arbres et des animaux qui n'ont pas vu d'elfe depuis 200 lunes. Peut-être certain jeunes enfants de Gaïa n'ont-ils même connaissance d'un autre langage que celui des faux, haches, flèches et flammes.
C'est pourquoi il faut que je survive, que les elfes obtiennent le droit de rester sur ce continent pour soigner cette nature blessée.

Ingold | 13/05/10 13:41

Le cordonnier vérifia une dernière fois la fixation des semelles neuves, rangea son matériel, rendit ses chausses à Ingold, puis quitta le navire.

Le pont luisait du polissage que lui avait infligé l'elfe, tournant en rond de la proue à la poupe, de la dunette arière au gaillard d'avant. Cela faisait maintenant des lunes qu'il était prêt, qu'il avait embarqué sur ce majestueux voilier incapable de quitter le port. Il avait fait les cent, les mille, les cent mille pas sur ce plancher trop stable. Ses frères d'armes n'avaient pas tardés à le rejoindre et tout semblait prêt.

Mais des pigeons continuaient à arriver sur Jolicollantdhil, expliquant que des seigneurs manquaient à l'appel, que dans d'autres contrées des élections étaient organisée, car les vainqueurs militaires renonçaient au trône. Tout cela était confus et irritait l'impatient.
La patience dans l'action, le temps de la réflexion dans la folie de la guerre, oui ! Mais la patience, confiné sur un navire, dans une cabine ridicule, sur un pont de bois mort, loin des forêts que l'on laisse derrière soi, encore éloigné des animaux que l'on attend de rencotrer ... Cette patience là, Ingold en était dépourvu, ou du moins il en était arrivé à bout.

Mais enfin un pigeon gris et blanc, au bec gris mat, au cou d'un vert profond, avec dans le regard un je ne sais quoi de ...un pigeon quoi, vint déposer sur le pont brillant une fiente luisante. A sa patte Ingold remarqua une missive accrochée. Sans grande motivation, il appela le délicat volatile et lu, avec un entrain grandissant la nouvelle :
"Que tous se tiennent prêts, le navire est autorisé à lever l'ancre pour Raceodhil, les seigneurs revendiquant la souveraineté sur ces terres prestigieuses sont autorisé à débarquer. ... D'ici quelques lunes"

Très vite dans le port et sur le pont, ce fût l'effervescence.
Et avant la nuit, profitant de la marée descendante, le formidable vaisseau leva l'ancre et hissa les voiles.