Forum - Tentacules et alchimie

Le Roi Bleu | 03/04/10 18:31

C'était à peine un trou d'eau croupie. On ne pouvait même pas parler de marécage.

Des bulles en crevaient la surface. Des bulles d'un gris dépressif et froid. Elles éclataient en laissant exhaler des odeurs envoutantes, véritable paradoxe dans cette atmosphère glauque.

Le parfum se répandait peu à peu dans l'atmosphère et rendait flous les alentours. C'était un paysage tout ce qu'il y a de plus banal: un bout de forêt sombre, de l'herbe, des fougères et des buissons, la vie au naturel tout partout.

Les insectes qui traversaient les fragrances captivantes se dirigeaient inexorablement vers ce trou d'eau, et se joignaient aux autres pour danser une parodie de ronde juste au dessus de celui-ci.

Les bulles s'intensifiaient, c'était désormais un bouillonnement. Cette ébullition évaporaient le liquide saumâtre. Le trou d'eau allait disparaître dans quelques instants.

La flaque (car ce n'était plus que cela) faisait apparaître une forme endormie en son fond. Mais personne n'était là pour la distinguer.

Les insectes grésillaient toujours juste au-dessus.

Un mouvement, un geste, à peine visible enroba toutes les mouches et coléoptères et les engouffra dans l'abîme miniature qui se désagrégeait.

Encore quelques secondes et il n'y avait plus rien. Rien que la silhouette recroquevillée d'une étrange créature. Un instant, un observateur attentif aurait peut-être décrit cela comme un drôle de mollusque ou de lézard. Mais, l'instant suivant, c'était une forme humanoïde qui se dépliait et s'étendait sur la couche d'herbes, de vases et de boue en train de sécher.

Un rayon de l'astre solaire transperça la végétation pour frapper cette apparition, pour l'aider à sécher plus vite. Un rayon de l'astre solaire pour donner son approbation à son retour.

Son retour.

Il finit par ouvrir des yeux tout emplis d'un bleu électrique et par poser son regard tout autour de lui. Ses traits étaient si simples qu'ils ne reflétaient aucune émotion. Ils ne pourraient d'ailleurs jamais. Il se releva et observa encore.

Il hocha la tête d'un signe de contentement manifeste.

Il allait lui falloir retrouver ses généraux. Le monde allait trembler de ne pas savoir, de chercher à comprendre, de se rassurer ou de devoir colporter des rumeurs, des légendes. Des légendes sur un temps plus ancien où le noir était sa couleur.

Il fit un pas. Le voilà en marche.

Edité par Le Roi Bleu le 03/04/10 à 18:33

Le Roi Bleu | 06/04/10 08:25

Les tentacules ne sont plus mais l'alchimie leur permettra de renaître...

Akromax D'aydindril | 06/04/10 16:47

Besoin d'un rite ? D'un plan machiavélique (presque pas foireux) ? De sacrifices ? D'enchantements nécromantiques ?

Je me ferai un plaisir de vous faire retrouver vos tentacules pour quelques aides en échange.
Ou au pire je vous les cuisine avec une petite sauce au citron, vous m'en direz des nouvelles !

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Akromax D'Aydindril von Drekenof... Le comte.
- "Puis-je entrer ?"

Le Roi Bleu | 09/04/10 20:03

Une couronne pour ma pomme

L'être avançait au milieu de la flore drue. Nu comme au premier jour de toute vie.

Et un étrange phénomène se produisait: sous ses pas, tout se réduisait en cendres et poussières.

Mais encore plus troublant: après avoir calciné la vie sur son passage, tout repoussait comme par enchantement encore plus florissant et luxuriant que jamais!

Il avançait droit devant lui.

Et droit derrière lui, une route de vie gonflait de fierté, marquant sa route. Pour que les Autres puissent le retrouver.

Il savait qu'il devait se rendre là où tout se rejoint. Là où la vie et la mort se croisent pour mieux discuter de l'intérêt à être ou pas. Le lieu où en s'y effleurant, ils produisent fléaux et cataclysmes; en s'y percutant, ils créent des galaxies de poussières de vie.

Il devait aller à la source de l'Alchimie même.

Mais pour s'y présenter, il allait devoir être d'un abord convenable.

Il stoppa et regarda autour de lui. Le bord d'une clairière. Un verger juste à côté. Il s'approcha d'un pommier et y cueillit délicatement un fruit.

Il regarda longuement l'objet. Avec précision, comme s'il y lisait des milliers d'existences enfouies au dedans.

Puis il la leva au-dessus de sa tête et la pressa d'une poigne de titan. Le jus dégoulina gracieusement sur sa tête et dévala les reliefs de son corps.

-Je t'adoube, jeune être de la rosée. Je te sacre roi de toi-même.

Il avait parlé pour lui-même. Il avait tenu sa première conversation. Et cette conversation s'était déroulée avec lui-même.

De ce liquide de vie poisseux qui le recouvrait commença à émerger une magie primitive. et de la magie naquit un habit somptueux. Des apparats dignes d'un roi.

Et pour couronner le tout, un entrelacement de ronces lui ceint la tête.

Il hocha le chef et reprit sa route vers la terre de l'Alchimie.

Edité par Le Roi Bleu le 09/04/10 à 20:04

Celimbrimbor | 14/04/10 14:43

Mouais. Doucement rigoler à la rigueur.

La suite, cependant, se fait attendre.

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Celimbrimbor | 15/04/10 02:13

Mouais, ça c'est vous qui le dîtes, hein, vous voyez ?
Je veux dire, des pécores qui viennent prétendre coller les foies à la populace, y'en a treize à la douzaine.

J'espère que vous aurez des chansons pour aller avec votre air. Histoire de n'en avoir pas un autre, d'air.

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Le Roi Bleu | 15/04/10 12:48

Poussière tu es, poussière tu seras

L'être mystérieux avançait et semait mort et renaissance à la fois.

Derrière lui, quelques personnages obscurs suivaient la trace, les arabesques et les alambics de la route de vie qu'il avait animée en prenant le chemin vers l'Alchimie.

Il emprunta des lieux que tous avaient oublié depuis longtemps. Il distingua la route là où personne ne la voyait.

Rien ne l'empêchait d'aller où il voulait.

La magie grésillait déjà dans l'air. Nul être qui n'avait déjà subi la toute puissance n'aurait pu continuer. Lui et ses généraux y parviendraient.

Devrait-il marcher des siècles et des éternités? Non, il n'était pas un vieux mage elfique en mal de pouvoir. La cité légendaire n'était pas loin.

Il en voyait déjà les effets, sa tenue de végétations avait muté en une étrange fumée verdâtre qui continuait à lui coller à la peau, masquant ce que la pudeur refusait que l'on montrât.
La brume d'apparats s'effilochait derrière lui pour s'étendre en une cape du plus bel effet.

Ca y était. Elle était là.

Il stoppa. Il réussit même à crisper les plis de sa bouche pour esquisser un semblant de sourire.

Elle était devant lui. La Terre impossible.

Une cité de quelques batisses tenait un difficile et précaire équilibre d'existence entre un déchaînement de calamités naturelles et de catastrophes sans nom: typhon et tempêtes de sables battaient la compétition à tsunami et séismes. Tous tournoyaient sans détruire et sans s'éteindre autour des ruines ancestrales de la terre d'Alchimie.

-Bien, il est temps de réveiller les disparus.

D'une voix sombre et caverneuse, le roi bleu hurla aux éléments:

-AMIS ET FRERES, ACOLYTES ET SEIDES, SI VOUS ENTENDEZ MON APPEL, REPONDEZ ET RENAISSEZ. LE TEMPS DE S'IMMISCER EST VENU. CRIEZ NOS MOTS DE TERREUR: NOUS SOMMES PARTOUT, NOUS SOMMES CHEZ VOUS...

La cité allait s'animer à n'en pas douter.

Pépé Narvalho | 15/04/10 14:43

Séides ? Partout ? Chez nous ?
Mais quelle est cette odeur... oh, un poulpe !

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Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir et adorateur de Tosrm

Le Roi Bleu | 15/04/10 16:28

riez.

Le temps viendra où vous vous reposerez bien moins, la peur de son propre frère est la pire des peurs.

Reinmar der Minnesänger | 15/04/10 16:43

Celim, tu me renies ?