Forum - [Roman de Daifen] En guise d'introduction : Tours de souffrance
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Reinmar der Minnesänger | 23/03/10 22:40
Dans la grande bibliothèque du Court-Mouton, ou plutôt dans le grand Castel-bibliothèque du Court-Mouton aux quarante-cinq tours et aux quarante-six labyrinthes, dont chaque muraille était doublée d'une rangée de livres et de parchemins de toutes tailles et de tous contenus, dans cette bibliothèque, La bibliothèque où depuis des siècles était péniblement rassemblé ce qui avait survécu de la gloire et de la ruine des civilisations des différentes races de Daifen, se tenait un page. Un de ces êtres mystérieux que tout seigneur de Daifen a croisés un jour, venus d'on ne sait où, drapés dans leur mystère avec leur livrée aux couleurs changeantes, dont on ne sait jamais s'ils apportent avec eux la Peste, ou s'il s'agit d'espions égarés. Ce qui explique par ailleurs leur raréfaction, bon nombre de seigneurs n'ayant que rarement hésité à faire des expériences sadiques avec un page quand ils tombaient dessus, le genre d'expériences où on sacrifie le page pour voir ce qu'il a dans le ventre, son caractère, en quelque sorte.
Or donc, lecteur, tu sauras désormais ce qu'est la vérité du page, qu'aucun seigneur de Daifen n'a soupçonné avant moi. Tu le sauras, parce que sinon je ne sais pas comment me débrouiller avec cette introduction et du coup, le Roman risque de s'en arrêter là, pas de chance, les gars, vous auriez dû confier cette tâche à quelqu'un d'autre... Où vivent les pages, si ce n'est dans les bibliothèques ? N'est-ce pas pour confirmer justement leur nature qu'ils portent une livrée ? Voilà ainsi le mystère en quelques mots résolus, puisse ton esprit comprendre ces quelques formules sibyllines.
À vrai dire, cette ignorance crasse (en même temps, ne rigole pas, lecteur, jusqu'il y a peu tu étais dans le même état - tu l'es peut-être encore si tu n'as pas compris ces formules) n'est pas vraiment la faute des seigneurs de Daifen. En effet, les pages n'existent que dans les livres, et pas dans les rouleaux, forme majoritaire d'expression de la littérature daifenienne. Et pourtant, quand on est au bout du rouleau, on a envie de tourner la page... expression qui souligne en fait que le page est une créature cosmique, presque créé par le mouvement de l'écriture et de la lecture, par le principe de création et d'observation qui régit Daifen. Tourner signifie en fait : « Tout renaît ». Preuve qu'il suffit d'un mauvais accent puis d'une écriture à faire rougir un scribe pour qu'on oublie la signification d'un acte primordial et théologique.
Dans la bibliothèque du Court-Mouton, ainsi, vivait un page inconnu, et pourtant un des plus beaux pages de l'Histoire, Mahal. Pour des raisons tenant à ses troubles de mémoire lors de ses récits, on l'appelait parfois le page Mahal Omis-Narrer. Pour d'autres plaignant l'épuisement de son inspiration, il était désigné comme le Mahal tari. Or, un jour, le page Mahal tomba malade et fut obligé de s'allonger. Et le page, au lit, toussa. Toussa, toussa, tout cela en se retournant sur lui-même, plein de spasmes, en proie aux délires de son esprit insomniaque, car contrairement à toute attente, les pages du Court-Mouton, dans cette immense bibliothèque parcourue par le bas bêlement des moutons de poussière paissant et pestant sur les ouvrages des ans révolus, ne s'endorment pas en les comptant. Or, à force de se tourner, de se retourner, le page mourut et renaquit, ce qui permit de créer, dans le monde de Daifen, et pour l'éternité, une forme inusitée d'un verbe rare. Mais provoqua par ailleurs un des grands cataclysmes cosmiques qui allait secouer le monde de Daifen.
Edité par Reinmar der Minnesänger le 23/03/10 à 22:41
Bart Abba | 25/03/10 09:27
Kool, mais faudrait p't'être mettre tout ça là-bas ==> [Lien HTTP]
Non ?

Reinmar der Minnesänger | 25/03/10 13:49
Bart Abba | 25/03/10 17:34
Pépé Narvalho | 26/03/10 07:41
Je ne sais pas comment le prendre Bart, mais j'ai ajouté cette belle intro "là-bas".
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Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir et adorateur de Tosrm


