Forum - Du crépuscule à l'aube...
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Paserbe | 20/02/10 21:22
Sombre caverne. La roche est humide, seule une noire et grasse végétation la décore. Partout règne l'humidité, dégoulinante. L'eau stagne dans des flaques à l'entrée de l'antre silencieux. Si l'on regardait depuis l'intérieur de la caverne, vers l'étendue sans fin de Dana, on ne voyait qu'une brume bleutée et immobile, au-dessus du sol mort, des arbres rongés et nus.
HaBhel, réfléchissait. Depuis quelques temps, il était las de semer le chaos en vil despote, et songeait, peu à peu, à se retirer.
« C'est le début de la fin. » Lui a dit son ami Paserbe, lui-même qui céda à la liche sa place.
Le Domaine de L'elfe lunaire était le lieu idéal pour reposer en paix, ne plus être importuné par les fluctuations des flammes.
Oui, il était las de sa suprématie. Fuir ou tout détruire ce qui fût son oeuvre ? Tout ce à quoi en partie il avait contribué ?
Il en était capable.
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C'est l'âme miséreuse et le coeur déchiré
Que je quitte en tremblant l'antre de ce maudit.
L'échec est si cruel que je me sens trahi,
Comme si ma mission m'avait abandonnée.
Je suis au désespoir, et pourtant, je veux croire
En une rédemption pour cet être endurci.
Quand le sein de sa mère était son paradis,
Son coeur n'était ni vil, ni corrompu, ni noir.
Repoussant la faiblesse qui me décourage,
Je sens se rallumer ma détermination.
Je ne peux le laisser quand le néant menace.
Alors, je m'en retourne à mon précieux ouvrage.
En ce lieu corrompu, suintant la perversion,
Nous revoici, HaBhel, à nouveau face à face...
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Mais que m'a t-il fait ? Maudit Paserbe...
Me voilà à penser, revoir mes convictions,
Que voulait-il dire par là... Compassion ?
HaBhel le Grand est au dessus du verbe !!!
Dans mon coeur, nulle place à la moindre pitié,
Les femmes à mes pieds pour mes moindres caprices,
Et les gouvernements à ma botte obéissent,
Je suis le Tout-Puissant, si craint, si respecté !
J'ai encor devant moi toute l'éternité.
De mon passé lointain, je n'ai rien oublié
Ni les âmes immolées ni même leurs grimaces...
Mais voilà que soudain, tiré de mes pensées
Par un fracas immense, il réapparaît !!!
Nous revoici, Paserbe à nouveau face à face...
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Oui HaBhel, c'est bien moi qui reviens te sauver,
Te garder de toi-même en dépit de ta rage.
Je n'ai que peu d'espoir et je me donne en gage
Que le monde te voie repentit et changé
Elfe de lune, quelle impudence as-tu,
Je sais, tu es bien fait avec un doux visage.
Serait-ce te combler que subir mes outrages ?
Oui ! Je me délecterais de tes attributs.
L'amour n'est donc pour toi que commerce de chair ?
Mais ce n'est pas ton corps qui m'importe, ici,
Je ne veux rien de toi. T'offrir une amnistie
Est ma seule ambition. Je n'ai pas à te plaire.
Pauvre petit elfe pétrie de compassion,
Tu veux me rendre bon ? Quel acte de courage !
Vouloir faire de moi un être bon et sage
M'amuse au plus haut point, vive la contrition !
Tes paroles ne m'effraient point, car je suis prêt.
Et c'est sans protection, réserve ni rancune
Que je t'ouvre mon âme et t'offre la fortune.
Celle que tu n'as pas, que tu cherches et regrette.
La quiétude d'un sein, la chaleur d'une mère...
Ce que tu m'offres là je l'ai déjà connu,
Mais ça n'a pas duré, moi j'ai suivi mon père
Bien plus vicié que moi, il t'aurait beaucoup plu !
Tu te crois tout puissant, te sens indestructible,
Aussi ma compassion te semble dérisoire,
Mais sois à l'agonie, trépassant, sans espoir,
Et tu verras combien elle est immarcescible
Compassion éternelle et qui ne peut faner ?
J'ai déjà corrompu bien plus pure que toi.
Laisse tomber ta foi, vois en moi le bon Roi
Qui t'ouvre son royaume, t'offre la panacée !
Je suis pure, en effet, mais opiniâtre aussi.
Et tu le dis toi-même, j'ai la foi en moi.
Une foi qui rempli tout mon être et qui croît
Chaque jour un peu plus. Je ne peux être impie.
Tu me fuis, misérable et je n'ai plus le choix.
Tu m'as poussé à bout elfe de Lune ! Crie !
Mes pouvoirs maléfiques tombent sur ta vie
Et l'emportent avec eux, vois ton chemin de croix !!!
Ô Dieu, je ne peux donner plus sans succomber.
Je sens se déliter le souffle de ma vie.
Je t'ai donné mon âme et tu l'as piétinée,
Laisse moi, maintenant, ta haine est assouvie.
Me voici, étendue aux portes de la mort,
Avec un trou immense où mon âme était sise.
Je péris mais je n'ai ni honte ni remords,
J'ai grand espoir qu'en lui, mes voeux se réalisent.
Je suis à nouveau seul face à mes convictions
Dans la grotte de Paserbe l'elfe a disparu.
Etait-il réel ? Etait-ce une illusion ?
Qu'importe mes tourments, moi HaBhel, j'ai vaincu !
Mais quel est donc ce goût, dans ma bouche, inconnu ?
Ce sentiment amer, je suis en perdition.
Me voilà à douter, m'envisager déchu...
Reprends-toi, Nom de Dieu ! Redeviens démon !!!
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J'ai ressenti la morsure du feu, l'ardeur des flammes
Par sa faute mon corps d'immortelle est devenu âme
A la lueur de ses yeux dévorés par le brasier de l'enfer
J'ai perçu toutes les âmes noircies de son cimetière.
Et voilà, il est arrivé, mon sauveur le Divin
A l'aura de lumière, il a changé mon destin
Il a guéri mon corps, il a effleuré mon sein
Désormais l'amour s'invite sur mon chemin.
Mais j'ai le droit d'être amoureux, je suis un messager
Qui doit guérir, combattre et repartir pour l'éternité
Mon esprit ne cesse de penser à elle, j'ai senti sa peau
M'embarquer sous le charme limpide de ses flots.
Je n'ai plus que son regard qui attise ma mémoire
Ses yeux tendres ses pupilles sombres ou le miroir
De mon désir fiévreux se lisait comme dans un grimoire
Elle a préféré partir dans un dernier au revoir.
Non, ce ne sera pas un adieu, je remuerai tout l'univers
Pour me retrouver blotti contre son allure guerrière
Un mot d'amour, je la sens capable de vaincre les océans
De me protéger d'être l'écrin de mon coeur de diamant.
Je veux savoir, juste une fois, si elle partage cette passion
Si le contact glacé de ma peau lui donna des frissons
Si la proximité de mes lèvres humides et insolentes
Lui donnait des pensées beaucoup plus indécentes.
Aujourd'hui je renonce à mes pouvoirs, qu'on me bannisse
Oh Divin, pardonnez moi, mes sentiments me trahissent
Je veux devenir elfe, une seule fois, entre ses bras
J' espère mon cher Gardien, que tu m'entendras.
Comme l'eau murmurante qui s'écoule lentement dans la rivière, les derniers souffles de Paserbe l'envoient vers l' immensément grand. Pourtant son âme ne peut se résoudre à quitter cette enveloppe argentée, ce corps magnifique d' elfe de lune, car il sait qu'il n'a pas rempli son devoir...
Fraternellement,
Paserbe, Enfant de Dana.
Elfe de Lune.
Barde.
Edité par Paserbe le 20/02/10 à 21:25
Comte Harbour | 21/02/10 12:51
Paserbe | 27/02/10 12:03
Paserbe s'incline. Merci, Comte Harbour.
Paserbe, Enfant de Dana.
Elfe de Lune.
Barde.
Edité par Paserbe le 27/02/10 à 12:03
Kad Havreksky | 27/02/10 13:44
le sieur harbour (mon doublon) me prie de vous solliciter de nouveau, il semble apprécier vos talents.
Sombrebarbe | 28/02/10 22:30
original dans la forme....et sympa sur le fond...
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En mon âme troublée, raisonne un appel...
Paserbe | 21/03/10 22:41
Oh Miach, Oh mon Gardien, protecteur céleste et terrestre aide moi
À retrouver la vigueur, la force de vie qui peu à peu se détache de moi
Il a osé me laisser mourant, c'est pire que la mort par les armes
En quelques secondes, démuni, de elfe je passe d'âme en larmes.
Entends ma voix cristalline se briser d'émotion
comme si une ode divine était victime d'agression.
La rivière coule lente, un flocon d'argent trouble ma vision
étendue sur une indolente rive, je suis un elfe agonisant.
Je ne peux me résoudre à périr, j'ai encore tellement à découvrir
Et je sens cette chair elfique qui soudain me fait souffrir,
Mes paupières bougent, la chaleur du soleil m'envoie sa clarté
L'odeur virile du lieu attire mes sens, éveille ma curiosité.
J'entrouvre les yeux, juste un peu, sans qu'ils puissent s'en apercevoir
Mon instinct m'incite à me plonger au plus profond de son regard
La bonté comme une aura de lumière l'enveloppe tout entier
En a-t-il conscience, il est le futur des hommes, il est la clé.
Chacun de ses cheveux sont des filaments de neige
et l'éclat de ses yeux brûle tel un voeu sur un cierge.
Une beauté que le ciel aurait égaré de ses privilèges,
mais se tord le cri d' un secret sous ces larmes sèches.
Comme il est grand, il me donne le vertige, mon coeur défaille
Il est la perfection, en moi, saura t' il trouvé la faille
J'aimerais entendre sa voix, qu'il brise enfin le silence
Je sens en lui, des attentes, des réponses sur ma présence.
Mon coeur se met en émoi, mon coeur se noie sous l'odeur
De son écorce qui s'approche, j'aime cette douce tiédeur
Il a la force, il a la puissance originelle, il pourrait me briser
Un sourire, un seul geste de lui et je vais ressusciter.
Mon coeur fondant comme un pétale de glace dans sa main,
je sens que mes doigts de métal, longtemps simples assassins,
caressent une goutte que l' éternité laissa échapper de son sein
pour offrir aux jours de l' Humanité de plus beaux lendemains.
Il sera mes heures passées dans la salle d'attente du bonheur,
Soupirant tel un verre cassé par le coeur latent d'un esprit faneur.
Il sera mon Gardien dans un monde qui n'a pour seigneur
Que l'immuable érosion des secondes, un titre sans honneur.
Cordialement,
Paserbe, Enfant de Dana.
Elfe de Lune.
Barde.

