Forum - Enfance : Mon nom est ...
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Xüne Syphonn | 29/11/07 18:50
[...] Certes son sort n'avait rien d'enviable. Mais elle est en vie, n'est-ce pas le plus important ? Et puis elle est nourrie, lavée, soignée. Bien sûr elle souffre. Ses tortionnaires l'ont laissé avec ses paupières cousues. De ce fait, elle ne dort guère. La douleur, la compagne fidèle de ses jours sombres, ne la quitte jamais. La femme, dont elle ignore le nom, vient régulièrement pour la soigner, humidifier ses pupilles, afin que celles-ci ne meurent pas. Aussi, son sommeil, enfin si on peut le nommer ainsi, n'est guère long.
Elle est fatiguée, exténuée. Psychologiquement elle ne se porte pas mieux. Elle passe de longues heures à parler, seule, à chantonner. Parfois, il lui arrive de rester assise à même le sol, et de balancer son torse d'avant en arrière. Sans émettre un mot, ni un sanglot, elle plonge dans une sorte d'état second dont elle ressort encore plus mal qu'avant.
Plus personne ne prononce son prénom. Elle-même finit doucement par l'oublier. Comment savoir que l'on est vraiment quelqu'un si personne ne se donne la peine de vous nommer ? Comment savoir que l'on existe aux yeux des autres lorsque pour eux vous n'êtes qu'un jouet dont on se satisfait ?
Les deux elfes de Yog, Eöl et Amras viennent régulièrement la visiter. Au début elle se débattait, luttait de toutes ses forces. Mais alors les coups pleuvaient, soit pour la faire taire, soit pour la faire se tenir tranquille. Sa peau était couverte de bleus, ses lèvres tuméfiées, ses poignets et ses chevilles meurtris des chaînes qu'on lui mettait.
Puis, peu à peu, elle a cessé de sa battre. Se taisant quand ils arrivaient, restant tranquille lorsqu'ils officiaient, prenant les poses qu'on lui demandait de tenir. Les bleus ont disparu de sa peau, la tuméfaction de ses lèvres, les meurtrissures de ses poignets et de ses chevilles,. Docile, elle se laissait prendre comme une catin obéissant à son client.
Son corps vivait malgré tout, mais son esprit se mourait. [...]
[...] Puis, tout cessa. La femme ne vint plus la soigner, la laver, la nourrir. Elle resta seule dans sa cellule jusqu'au jour où un homme arriva. Sans lui parler il la mena dans une autre salle. Un seul fauteuil en son centre, des bougies, de ci de là permettant tout juste de voir où elle posait les pieds. Elle fut installée sur ce fauteuil.
Puis l'homme parla :
- Comment te sens-tu ?
- ...
- Il est fort impoli de ne pas répondre, comment te sens-tu ?
- ... Je... J'ai mal.
- Oui, je le sais. Mais tu le mérites, tu en as conscience n'est-ce pas ? Tu n'as pas été gentille.
- Oui, c'est de ma faute.
- C'est bien, oui, si tu as été punie c'est que tu l'avais cherché.
- Oui, ce que j'ai fait est mal.
- En effet. Mais maintenant cela n'importe plus. « L'homme marchait autour du fauteuil, lentement. »
- Je vais partir ?
- Oui, tu vas partir. Mais pas tout de suite, nous avons d'abord quelques détails à rectifier.
- Mais je suis gentille. Je reste calme quand ils viennent, je n'ai pas essayé de m'échapper.
- Je le sais aussi. Nous t'avons nourri, lavé et soigné. Seule une gentille fille peut manger et se laver.
- Vous avez été bon avec moi, je vous en suis reconnaissante Messire.
- Je n'en doute pas.
L'homme alla chercher des bougies, puis avec un système de miroir, il dirigea le rayon de lumière sur le visage de la jeune elfe. Celle-ci tourna la tête, cela lui était trop douloureux. L'homme s'approcha d'elle, attacha ses pieds au fauteuil, ses bras aux accoudoirs, et sa tête au dossier. Le rayon de lumière éclairait fortement les yeux de la jeune fille. Cela la brûlait.
- Arrêtez, je vous en supplie, cela me brûle.
- Je sais Morgane, je sais.
- Mais je ne m'appelle pas Morgane, mon nom est ... est Xü...
- Non, ton nom est Morgane, Morgane est ton nom. Ton calvaire avant ta vie, le chemin de la rédemption passe par là Morgane. Ton calvaire, ma jouissance.
- Non... non... noooooooooon ................
- C'est ainsi, pour vivre tu dois mourir, pour naître, tu ne dois plus être, cela sera douloureux c'est vrai, mais c'est ton chemin de croix, celui que tu dois emprunter avant de pouvoir retourner chez les vivants.
C'est ainsi que commence l'ultime torture. Des lunes et des lunes passées à rester assise sur ce fauteuil, à s'entendre répéter que son nom est Morgane. Ses paupières ouvertes à l'infini sur sa future mort psychique. La lumière faisant son office, tout sommeil lui est interdit. Elle reste là, attachée, on la nourrit un peu, histoire qu'elle ne meure pas et inlassablement on lui redonne son nom. Ses yeux couleurs ténèbres changent de couleur pour finalement se teinter d'émeraude. L'homme qui la torture ainsi ne se montre jamais totalement. Puis un jour, alors qu'il touche au but, il lui montre son visage, lui donne son nom. Mais il précise qu'elle n'en saura jamais rien, sa magie est bien trop puissante.
- Quel est ton nom ?
- Mon nom est Morgane.
Edité par Xüne Syphonn le 29/11/07 à 20:56
Le Déchu | 29/11/07 23:16
C'est superbe mais c'est pas la joie ta série! Funèbres destins que ceux des Elfes de Yog...faut assumer...
Xüne Syphonn | 30/11/07 07:14
C'est ce qui arrive quand on fricote avec le Prince de Céphalopodhil. Et puis ce qui s'est passé ensuite est bien plus réjouissant quand même 
