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Intenebrisdhil

Continent Intenebrisdhil

Du 08/07/2015 au 31/07/2015. Terminé à la lune 1488 (6 tours par semaine)

In Tenebris, dans les ténèbres. Un continent qui, je dois l'admettre à l'issue des combats qui y ont été menés, a bien porté son nom. Les alliances, nombreuses et complexes, à la logique diplomatique tentaculaire et inextriquable, se sont faites et défaites maintes fois avant que nous puissions parvenir à un accord de paix.
Si le marquis de Mu, que je remercie ici pour sa bienveillante collaboration protectrice ainsi que son sens aigu des affaires autant commerciales que militaires, n'a pu mener son projet de victoire jusqu'au bout, c'est probablement parce que le destin était au moins en partie déjà écrit contre lui.
A plusieurs reprises lors de mes visites amicales chez lui, je n'ai cessé d'être interpelé par ce vieux livre poussiéreux, qui portait le nom de ce continent, et qui était négligeamment abandonné à proximité de sa cheminée. Malgré son expérience daifenienne bien supérieure à la mienne, il a dû manquer de remarquer qu'il n'était pas écrit en prose nelrke, mais au contraire était composé d'une partie en elfique ancien et d'une autre en runes naniques.
Ainsi, pour une raison qui m'échappe encore, l'histoire de ces terres semblait d'avance être promise à une alliance improbable entre les deux peuples les plus détestés de l'univers.
Étrangement, ce sont tout le même les deux seuls peuples à être doués de nyctalopie. IL n'y a décidément pas de coïncidence: dans un pays voué à rester plongé dans l'obscurité éternel, c'est bel et bien une compétence primordiale pour ne pas se faire dévorer par les ombres.
L'air de rien, je lui ai discrètement emprunté ce livre, afin de le lire confortablement au creux des arbres de ma forêt natale. Ce n'était pas vraiment un vol bien que je n'en lui ait pas expressément demandé l'autorisation, car de toute évidence il l'avait délaissé après plusieurs essais infructueux pour le comprendre. De toute manière je pensais bien le lui rendre, je l'avais pris par simple curiosité.
Suite à cet lecture fortuite, immédiatement hypnotisé par des pouvoirs occultes que je ne contrôlais plus, j'ai rapidement perdu mes repères. D'habitude les elfes sont habitués à des myriades de magies de toutes sortes et leur sagesse leur permettait toujours d'en tirer le meilleur parti, mais pour une fois cela dépassait tout ce que j'avais rencontré jusqu'à présent.
Pris dans un tourbillon d'évènements, d'hallucination chimériques incompréhensibles, de pensés totalement irrationnelles, de scénarios contradictoires et autant d'issues aussi probables qu'irréalistes, j'étais incapable d'agir. Entre deux feux, ne sachant plus vraiment qui étaient mes amis et mes ennemis, je n'avais plus la force ni de soutenir les premiers, ni assaillir les seconds.
A ce stade, tout cela avait l'air d'un mauvais rêve. Comme maintes fois où cela m'était déjà arrivé si souvent en monde daifenien, lorsque je me réveillerais, je constaterais avec effroi qu'on avait profité de ma léthargie pour brûler ma forêt et ma maison, et je n'aurais alors qu'à repartir vers de nouvelles terres plus fécondes, vers des lunes meilleures, à l'assaut de nouveaux seigneurs et de nouvelles routes commerciales.
A ma grande surprise, lorsque je repris conscience, il n'y avait rien de cela. J'étais toujours sur Intenebrisdhil, hormis que le mystique ouvrage avait disparu et que le domaine luxuriant et pourtant bien protégé de son initial propriétaire était en ruines. Je ne sais pas s'il a pris la peine de reprendre son bien avant de quitter les lieux définitivement, mais une chose était sûre, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Il a visiblement bien fait de partir pour éviter son inéluctable catastrophe.
L'autre fait bizarre à ce moment était qu'un nain m'attendait, non pas pour m'insulter comme à leur habitude, mais pour me porter secours. Ne sachant pas trop dans quelles eaux je me trouvais, j'ai pris la main qu'il me tendait avec confiance. Encore sous le choc de mon hypnose, j'en avais besoin, et, en fait, je n'avais pas tellement le choix; c'était accepter le soutien d'un barbu ou mourir dans des souffrances insondables.
C'est alors que je me suis souvenu que le grimoire étrange que j'avais temporairement subtilisé contenait des notes en runes naniques que, malgré que je les avais brillamment identifiées comme telles, je n'avais évidemment pas pu les déchiffrer. Une fois de plus, il n'y a pas de hasard, le livre avait dû passer dans les mains de ce nain sans que je ne m'en aperçoive et il avait compris en lisant ce qui lui était destiné qu'il avait besoin de moi pour son salut.
IL faut savoir dépasser ses animosités antiques, qui n'ont, au fond, plus vraiment lieu d'être aujourd'hui, n'est-ce pas ?
Pendant ce temps, une acolyte orc de longue date avec qui j'ai déjà pu partager une victoire était encore présente, et semblait elle aussi sortir d'un sommeil surnaturel. Elle semblait inexpliquablement avoir subi un sort similaire au mien et un frère de sang elfique, qu'elle connaissait visiblement, lui est venu en aide. A partir de ce moment, pour la première fois depuis le début de cette aventure, l'obscurité se dissipait et je commençais à y voir clair.
Un allié de poids était mort et mes ennemis n'étaient pas ceux que je croyais. Je savais ce qu'il me restait à faire: m'allier, contre toute attente, à contrecourant des stéréotypes habituels, sans pour autant dénigrer ceux qui m'ont soutenu depuis le début, et, de même, combattre ceux en qui je pensais pourtant à priori pouvoir avoir confiance. ET c'est ainsi que j'ai triomphé aux côtés de Dame Hipollene et de Sire Mikyj.
Je remercie en outre le Seigneur Canne, qui, après nous avoir généreusement soutenu dans la bataille finale qui nous opposait face aux derniers dissidents indépendants, a finalement choisi de céder sa place. Étant en compagnie d'une orc et d'un nain sur le podium, il n'y aurait pas eu la place pour un quatrième prétendant; déjà que je me sens légèrement à l'étroit...
A tête reposée le tumulte passé, j'ai l'impression que le fameux livre était une malédiction savamment orchestrée, dont le pouvoir et les objectifs nous dépassent tous. Peut-être que ce n'est pas plus mal si le marquis n'a pas pu reprendre cet ouvrage damné.
La paix es revenue sur Intenebrisdhil, mais le mystère des circonstances qui ont permis cet exploit reste entier. et tout cela à quel prix ? En tout cas loin d'être nul, c'est certain.
Avec le recul, quelque chose me dit que de la magie morte-vivante digne de la plus grande nécromancie n'y est pas pour rien. Après tout, les ténèbres durent toute la journée par ici.
En attendant des réponses que nous n'aurons sans doute jamais, prenez donc avec moi le verre de l'amitié. Que vous ayez résisté jusqu'à la fin ou succombé dans l'ombre d'Intenebrisdhil, vous le méritez tous. Les cérémonies sont là pour réunir les gagnants comme les perdants.
Merci beaucoup à vous tous et à bientôt pour une prochaine aventure !
Aminiel, pourfendeur des âmes damnées, pour l'honneur et la justice.
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La Dame embrassa d'un oeil noir les environs de son château depuis le sommet de la plus haute tour de cette rude forteresse. Une place forte offrant plus l'allure d'une sinistre prison que celle d'une vivante citadelle. Des murs abrupts. Des murailles massives. Une architecture droite et austere. Efficace comme le peuple auquel elle avait choisi de s'attacher sur ce dhil.
La Dame enscensa vivement du chef en entendant le cri lointain d'un animal nocturne. Du moins pouvait on le penser. Le ciel menaçait et des ombres sinistres prenaient forme autour des murs. Des conditions apparemment normales sur ce continent maudit. De lourds cumulus moutonnaient sur les collines environnantes et dans le lointain roulait furieusement le grondement de l'orage. Même la lueur blafarde de l'astre lunaire ne pouvait percer la dense couverture dissimulant profondeurs des forêts avoisinantes. Elle fronça les sourcils en fouillant les environs d'un oeil sombre et se crut un instant de retour dans les combats. Nul ne se sentirait nulle part en lieu sûr sur ce dhil sinistre. En obtenir le commandement tenait plus de la punition que de la victoire.
Peut-être serait-ce d'ailleurs le cas et nul besoin d'en demander la cause.
Son esprit se porta vers le sire Anastase de Mu. Leur alliance lui laissait un souvenir amer. Prise entre les feux de deux alliances contraires elle n'avait eu aucun ascendant sur la situation. Mais pourtant le marquis aurait dû se trouver lui aussi sur ces murailles. La fascinante noirceur de son esprit et sa parfaite maîtrise de l'histoire du dhil auraient dû le porter au bout de ses desseins. Le funeste destin choisit d'en faire autrement.
Peut-être l'avenir lui offrirait-il enfin l'occasion de se racheter de cette inadmissible inaction.
Sa rêverie s'orienta vers le sire Supervegeta. Il avait finalement beaucoup de points communs avec le marquis. Elle se dit avec un soupçon d'amusement qu'ils se seraient sans doute bien entendus en d'autres circonstances. Sa violente diplomatie et son indiscutable don au combat lui avaient servi maintes et maintes fois et auraient aussi dû lui servir sur ce sombre dhil. Mais le sort une fois de plus en avait choisi autrement.
Elle eut un ricanement. Une dame sans ses chevaliers. Elle se sentait l'âme d'une mante et cela ne lui plaisait pas.
Elle loua en silence ses autres amis de dhil. Tous avaient su accourir a son secours lors des lunes difficiles et l'inonder d'un commerce lucratif et d'un soutien offensif indispensable. Sans elle ne se trouverait point en ces lieux. Elle remercia en silence le sire Canne pour son retrait. Mais aussi le sire Aminiel pour sa fine diplomatie et les sire Canne et Maky pour leur ardeur au combat. La puissance de ses troupes de centaines d'eluros lui avait beaucoup plu mais elle n'aurait pas parcouru un tel chemin sans eux.

Elle soupira enfin.
Les orcs restaient des barbares brutaux mais au moins avaient-ils maintenant un vivier sous son nom.
Elle avait hâte maintenant de retrouver les plaisirs de la civilisations avec une autre race.
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Elle finit par abandonner ses noirs dessins et retourna d'un pas vif dans la salle des fêtes. Il lui fallait honorer la fête sans quoi elle manquerait son devoir. Elle salua les convives d'un mouvement du chef et prit place en bout de table entre ses deux amis. En face d'elle le sire Behaine contemplait les lieux d'un air calculateur. Sans doute calculait il le montant des depenses. Elle sourit. Certains ne changeraient pas! Tant mieux.

Gagnants

Nom	Race	Règne
Hipollene	Orc	0-19
Maky J	Nain	0-19
Aminiel	Elfe	0-19

Morts

Règne	Nom	Race
1-19	Canne	Elfe
1-18	Behaine	Nain
1-17	Yokoken	Nain
1-17	Vivadzeussé	Orc
1-16	Valufar	Nelrk
1-16	Daebardim	Nain
1-15	Anastase De Mu	Nelrk
1-15	Maidarai	Elfe
1-13	Supervegeta	Mort-Vivant
1-12	Freya	Humain
1-11	Dubsan	Primotaure
1-10	Illmarilyth	Mort-Vivant
1-9	Jaraf	Mort-Vivant
1-8	Géant Vitchier	Humain
1-6	Barahir	Orc	ravagé par la peste
1-5	Alzief	Humain	renversé par une révolution
1-5	Marcotnt	Elfe
1-4	Adamloy	Humain	ravagé par la peste
1-4	Elysio	Orc	renversé par une révolution